En week end chez ma sœur. Elle sait que j’aime bien faire des photos et elle en profite pour me demander d’aller au bout de sa rue prendre quelques poubelles en photos car elle les trouve particulièrement inesthétiques. Elle souhaite ainsi que les clichés pris un matin froid persuadent la mairie de demander au propriétaire de réaliser un muret pour les cacher.
Les missions ça me connaît, je souris à sa demande et je sors. Inspecteur Gadget number zero zero seven ! Excusez du peu !
Il est 007 (c'est un signe du destin )h30 heures du matin, il fait froid et gris, peu de volets sont encore ouverts et une très légère brume noie quelque peu le paysage. Je me sens un homme important déjà nimbé de la gloire de rapporter mes trophées ! Ca y est, je les aperçois, elles sont au nombre de quatre plus ou moins alignées devant des garages très laids. Je les écarte les unes des autres pour donner un peu d’ampleur et une sensation d’abandon, j’en couche une au sol et je sors mon appareil. Je prends une première photo quand un type s’approche à trois mètres de moi. Il a la trentaine, l’air intelligent mais ses yeux expriment la plus grande surprise.
« Mais qu’est-ce que vous faites avec les poubelles » ? Me demande t'il d'un ton stupéfait
« Eh bien vous voyez, je les prends en photo » Je déclenche à nouveau mon appareil.
« Mais pour quoi faire »
Je me sens un peu idiot et gêné mais je ne lui montre pas ; la seule explication qui me vienne à l’esprit est celle-ci « j’ai une passion pour les poubelles et je sors souvent le matin de bonne heure pour les photographier » Ceci dit avec une affirmation très catégorique du type très sûr de lui et le ton péremptoire utilisé semble lui clouer le bec !
Il me regarde, ses yeux passent de l’étonnement à la crainte, il plisse ses yeux ronds d’incompréhension et se passe la main droite sur le visage. « Vous êtes bizarre vous, vous êtes bizarre »Il s’éloigne sans me quitter de l’œil une seule seconde comme s’il craignait quelque chose, il marche bien plus vite qu’en arrivant et au bout d'à peine cinq mètres, il me redit d’une voix plus forte accentuée par la peur qui l’étreint « Vous êtes bizarre Monsieur vous êtes bizarre ». Il fuit, le couard le pleutre devant le bonhomme si étrange qu'il s'imagine que je suis !
N'empèche, elle me casse les pieds ma sœur, la Miss Money Penny d’occasion, avec ses missions de poubelles ! Je passe pour un taré ou un demeuré aux yeux des voisins !
Mais on a tellement rigolé quand je lui ai raconté !!